(Si jamais ce n'est pas le bon emplacement, merci d'avance FG de le repositionner à l'endroit adéquat.)
Donc, je me lance... (attention, c'est long) :
C’était en septembre 1984. Le soir, en secret dans mon lit, au lieu de m’endormir tranquillement, j’écoutais des cassettes sur mon walkman ou, quand les piles étaient trop usées pour entraîner la bande, la FM (car mon baladeur possédait la fonction radio). A l’époque, comme tout bon adolescent de 13 ans, “Thriller” de Michael Jackson avait m’a préférence. Jusqu’à ce jour fatidique où, entre 2 morceaux, un spot de pub pour le magazine Podium sur NRJ vint changer ma vie.
Je me souviens encore de la voix de la nana qui énumérait le sommaire du prochain numéro, avec cette intonation qui vous fait croire que chaque article est essentiel, urgent, impératif. Mais soudain, voilà que la donzelle annonce “découvrez Prince, l’artiste qui a détrôné Michael Jackson au Etats-Unis...”. Je n’écoutais que d’une oreille distraite mais la nouvelle m’a douché froidement. “Quoi ??? Détrôné M.J. ??? Pas possible... C’est qui ce mec ???”
Il ne me fallut que quelques jours de patience avant d’entendre pour la première fois des notes princières. J’ai immédiatement aimé la mélodie de “When Doves Cry” mais je n’étais pas (encore) complètement renversé. Lorsque j’ai découvert le clip, l’univers de cet artiste androgyne qui s’habillait avec les “rideaux de sa mère” (vanne récurrente de l’un de mes potes qui apprécie sa musique mais pas son look) m’a tout de suite parlé.
Outre les fringues immettables, j’aimais sa façon de bouger, son attitude et son groupe, The Revolution, qui mélait hommes et femmes, noirs et blancs. Ce n’était que le premier pas, certes, mais ma curiosité était attisée, et dès lors, plus rien ne l’arrêterait...
Je guettais désormais tous les passages radio du fameux tube où les colombes pleurent... On parlait de plus en plus de lui mais c’était encore assez discret. Je voulais en entendre plus mais rien ne filtrait (cet emmerdant décalage entre les sorties U.S. et françaises qui, heureusement, n’existe plus, mais qui a pourri la vie de tout bon fan).
Mon salut (ou l’étincelle qui mit vraiment le feu aux poudres) vint lors d’une boum où un pote arriva avec “Purple Rain” (l’album, inédit alors) sous le bras. Son grand frère l’avait choppé je-ne-sais-où en exclu... Et mon pote, fier de lui, nous passe quelques titres qui m’ont définitivement scotché.
Première crise d’histérie sur “Let’s Go Crazy”. Indifférence totale envers la charmante jeune fille qui se pendait à mon cou alors que moi je ne perdais pas une goutte de “The Beautiful Ones” (quel con...). Eclate monstrueuse sur “When Doves Cry” que je connaissais depuis par cœur. Fin de la séance d’écoute (snif). Et inutile de préciser que côté filles, je suis rentré bredouille ce jour-là (re-snif).
Le jour de la sortie officielle de l’album en France, une bonne quinzaine après cet après-midi dansant, je me trouvais en province (dans un bled du Pas-De-Calais) et non à Paris. Par chance, un magasin d’électro-ménager disposait d’un petit (mais bien fourni) rayon de disques où les dernières nouveautés côtoyaient les nanards oubliés et invendus. Heureusement, il était là et il était pour moi. Il n’y en avait qu’un seul exemplaire mais la princemania qui s’était emparée de moi n’était pas encore arrivée jusqu’ici. Ouf.
Je me suis immédiatement tapé en intégralité l’écoute de l’album. Première impression : “C’est mortel !”. Première question : “Mais pourquoi gueule-t-il sur tous les morceaux ?” Je vous rassure, cette gêne ne fut que passagère. L’album, rapidement copié sur cassette afin qu’il m’accompagne partout (grâce à mon inséparable baladeur), fut quasiment le seul disque que j’ai écouté pendant 6 mois (minimum 2 fois par jour), jusqu’à ce que la bande casse... Puis vint “Around The World In A Day”...
Mais vous vous doutez de la suite. Le ver était dans le fruit et il continue de me grignoter de l’intérieur...
